Le Coulobre a un corps de serpent, une tête de dragon, une énorme queue, des pattes puissantes qui lui permettent d’enjamber la rivière.

En occitan "Coulobre signifie "serpent". Il s'agit d'un reptile monstrueux qui peut vivre aussi bien sur terre, sur l'eau et voler. On le surnomme également "le gratusse".
Il est très vorace : poissons, bateliers, pêcheurs et jeunes naïades, tout lui est bon !

La légende raconte que le coulobre avait un pied sur le haut de la colline surplombant Lalinde, à l'endroit ou fut construit l'église de Saint Front et l'autre pied dans la Dordogne dans un lieu de rochers dit « Le Saut de la Gratusse » auquel il avait donné le nom et dont les bateliers ne pouvaient franchir le violant courant avec leur embarcation sans y perdre la barque et le

chargement. Naturellement, notre gratusse profitait de l’occasion pour se restaurer des voyageurs tombés à l’eau. Jusqu’au soir où Saint Front, appelé à l’aide par les habitants épouvantés, le tua d’un coup d’épée.

Mais on dit aussi qu’il plongea dans l’eau d’une façon si combative, qu’il provoqua une crue illustre.

Attention à ne pas confondre le Coulobre (ou Gratusse) avec La Coulobre une créature fantastique, sorte de drac ou dragon, qui hantait la Fontaine de Vaucluse.

Cette Coulobre était une créature ailée qui vivait dans l'exsurgence de la Sorgue. Elle passait pour s'unir avec des dragons qui l'abandonnaient ensuite, la forçant à élever seule les petites salamandres noires tachétée d'or dont elle accouchait. Elle cherchait désespérément un nouvel époux et un père pour ses enfants mais sa laideur repoussait tous les prétendants.

Elle terrorisait la région et ses habitants, égorgeant les hommes et le bétail.

Au VIe siècle, Saint-Véran, évêque de Cavaillon affronta la bête immonde et la terrassa   puis la catapulta jusque dans le Lubéron.

L’endroit où s’effondra le monstre est marqué d’une entaille profonde, « la Combe de Lourmarin ».