Arthur, le plus grand roi de tous les temps, se retournait sur sa couche : il sentait une lourde menace, la plus terrible peut être de toutes celles qui l'avaient jamais assailli, que se soit au moment de la création de la Table Ronde, lors de la Quête du Graal, ou avant chacune des batailles qu'il avait eues à livrer.

A l'aube, il sombra dans un profond sommeil peuplé de rêves étranges. Il vit un dragon énorme qui pourchassait un ours. Soudain, l'ours fit face et menaça le monstre de ses griffes acérées comme des poignards. Le dragon d'abord recula, puis un éclair sauvage passa dans ses yeux et, d'un coup de dents il coupa l'ours en deux.

A son réveil, Artgur était perplexe. Certes, l'ours pouvait le représenter puisque son nom signifiait, dans l'ancien langage, "ours". Il se souvint néanmoins du dragon vermeil qui avait anoncé à son père, Uther Pendragon, sa victoire sur les Saxons. Le doute n'était pas permis : cette fois encore, le dragon annonçait a fils d'Uther qu'il allait bientôt vaincre.

Mais le Haut Roi se leurrait. Mordred, son fils naturel qui le haïssait, avait par traitrise enlevé Guenièvre. Et, dragon porteur de malheur, il attendait qu'Arthur lui livre bataille. Enfin, le Haut Roi mourrait sous les coups de la félonne épée de Mordred, laissant le royaume de Logre à jamais orphelin.

Pour la première fois dans l'histoire du monde, le dragon n'était plus le soutient des justes, signe que les temps changeaient...

(Voir Merlin, Uther Pendragon)