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    Phénomènes céleste à la fois fascinants et effrayants, les éclipses ont donné lieu à d'innombrables mythes à travers le monde. Beaucoup de ces récits évoquent un dragon avalant l'astre éclipsé.

    Presque toutes les cultures anciennes ont attribué les éclipses de Soleil ou de Lune à des causes surnaturelles - dieu, démon ou animal maléfique tentant de dévorer l'astre. Bien souvent le responsable de ce boulversement était incarné par la plus effrayante des créatures : le dragon. Ce fut le cas en Chine et dans de nombreux pays d'Asie. En chinois, le plus ancien terme désignant une éclipse est shih, ce qui signifie "manger". Cet évènement céleste était interprété comme la conséquence d'un mauvais gouvernement : considéré comme le fils des cieux, l'empereur chinois était chargé de maintenir l'harmonie entre la Terre et le ciel, et les éclipses signalaient la rupture de cet équilibre.

    Le retour au calme ne pouvait s'obtenir qu'au prix d'un rituel très précis : tandis que l'empereur en personne jouait du tambour, les mandarins décochaient des volées de flèches vers le ciel, sous les regards de la population assemblée, afin de chasser le monstre et de secourir l'astre menacé. Cette cérémonie a perduré bien longtemps après que les Chinois eurent compris le mécanisme astronomique des éclipses. 

    De même au Mexique, lorsque le dragon commençait à dévorer le soleil, la population s'efforçait de produire un terrible vacarme en martelant poêles et casseroles afin de mettre le monstre en fuite et de libérer l'astre du jour. 

    Au Siam, encore aujourd'hui, il existe une croyance populaire selon laquelle les éclipses seraient dues à un dragon pernicieux qui devorerait le soleil ou la lune : les habitants tentent de le chasser en faisant grand bruit.

    L'association du dragon et des éclipses se retrouve dans la tradition islamiste, où on raconte qu'une planète invisible, al-Tînnin ("le dragon"), masquerait parfois le soleil. Des enluminures arabes anciennes montrent le combat d'un dragon avec un lion, symbole de l'éclipse de soleil. De même, l'artisanat islamique associe le dragon aux objets proteurs de lumière : de très nombreux chandeliers anciens figurent la gueule ouverte d'un dragon; dans laquelle est fichéela bougie. Alors que celle-ci se consumme lentement, le dragon semble l'avaler peu à peu.

    Les Mayas pensaient quand à eux que, lors d'une éclipse, le soleil était rongé par un serpent géant appelé Chibil Chin ("morsure du soleil") au Yucatan. On trouve des variantes de ce mythe en Inde, à Sulmatra et à Malacca où l'on raconte qu'un immense serpent (ou un dragon) s'enroule autour de l'astre et dissimule sa lumière dans les replies de son corps.

     

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    Enfin, si le monstre dévoreur du soleil est bien souvent un dragon ou un serpent, certaines mythologies évoquent des légendes similaires en tous points, mais faisant intervenir un tout autre animal. Généralement, celui-ci est, comme le dragon, à la fois prestigieux et terrifiant. Ainsi en Sibérie, il s'agissait d'un vampire, et au Vietnam d'une grenouille géante (je ne sais pas si on peut la considérer comme prestigieuse celle-ci :-p ). Dans les mythologies nordfiques et germaniques, ce sont deux loups célestes qui se partageaient le festin, l'un dévorait le soleil et l'autre la lune. Chez les Incas, un puma attaquait l'astre du jour tandis que, chez certains peuples d'Amérique Cebtrale, il s'agissait d'un oiseau géant.

     

     

     

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    Dragons et noeuds lunaires

    Dès la plus haute antiquité, l'image du dragon fut associée aux "noeuds lunaires", les deux points où la Lune traverse le plan de l'orbite de la Terre autour du Soleil, et où se produisent les éclipses. Les Grecs et les Romains héritèrent de cette tradition, et baptisèrent le noeud ascendant Caput Draconis ("la tête du dragon"), et le noeud desdendant Cauda Draconis ("la queue du dragon"). Aujourd'hui encore, ces dénominations sont utilisées en astrologie. Les alchimistes du Moyen-Âge intégrèrent par la suite ces mythes à leur symbolique. Pour prédire les dates des éclipses, ils utilisaient des disques de calcul en forme de dragon, qui permettaient de déterminer les "points du dragon", autrement dit, les noeuds lunaires.

     

     


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