• DES MONSTRES DE CARNAVAL

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      Dans l'Europe du Moyen Âge, d'innombrables rituels festifs ont mis en scène la victoire de l'Eglise chrétienne sur les dragons : ceux-ci étaient promenés à travers toute la ville, tenus en laisse, rendus grotesque....

    Durant le Moyen Âge, à travers toute l'Europe, les dragons furent considérés comme l'une des représentations les plus courantes du p péché et de l'esprit malin. De ce fait, ils occupèrent pendant longtemps une place de premier choix dans les processions religieuses, spectaculairement mis en scène. Mais ces créatures ne symbolisaient-elle spas l'hérésie et le mal vaincus par la toute-puissance de l'Eglise ?

    Du XIVème siècle, on recensait ainsi en France plus de quarante célébrations locales qui, chaque année, mettaient en scène des dragons. Le clergé de la cathédrale Notre Dame de Paris perpétua même cette tradition jusqu'à la fin du XVIIIème siècle : lors de chaque procession, les éclésiastiques étaient précésés par un dragon de bois peint porté au bout d'une pique, dont on pouvait ouvrir ou fermer la gueule en tirant sur une cordelette. De telles coutumes se retrouvainet dans toute l'Europe chrétienne, que ce soit en Belgique, en Allemagne, en Espagne et jusqu'aux confins de la Pologne. Certaines de ces festivités se sont même perpétuées jusqu'à aujourd'hui : elles sont toujours célébrées, même si leur caractère religieux s'est estompé au fil du temps.

    Procession

    La plupart de ces processions rendaient hommage à des saints ayant affrontés, lors de combats mythiques, un terrible et sanguinaire dragon. Au nombre de ces saints nommés "sauroctones", figuraient ainsi Saint Michel, Saint Georges, Sainte Marthe, Saint Clément ou Sainte Marguerite...

    Ces très nombreux personnages avaient en commun le fait d'avoir vaincu ou chassé un dragon qui menaçait une ville. Dans les festivités locales, leur légende s'entremêlait parfois à celle d'un chevalier ou d'un seigneur du cru, et la ville associait généralement ces évènements à sa propre histoire. On voyait ainsi souvent plusieurs villes à travers l'Europe se disputer la victoire de tel ou tel Saint sur un monstre cruel.

    Dans l'Antiquité, les dragons repréentaient souvent les forces de la nature contre lesquelles l'homme devait se battre et qu'il parvenait à dominer. Dans cette perspective, le dragon n'avait pas réellement à être tué : il devait seulement être soumis ou bien écarté. De nombreuses légendes grecques, latines ou babyloniennes s'appuient ainsi sur une trame narrative semblable : elles racontent qu'u dragon terrorisait une population, jusqu'à ce qu'un héros survienne et convainque le monstre d'abandonner la région ou de se retirer au fond de sa tanière.

    Les processions du Moyen Âge reprirent cette approche antique, mais en la "christianisant" : le plus souvent, les dragons n'y étaient pas mis à mort, mais tenus en laisse et rendus dociles, quand ils n'étaient pas humiliés par les hommes. A ce titre, les effigies médiévales parlaient d'elles mêmes : elles n'essayaient pas de rendre les dragons effrayants, mais plutôt cocasses ou grotesques. A l'issue des festivités, ces monstres étaient simplement dérobés à la vue du public : l'assemblée en était ainsi débarassée sans qu'aucun combat violent n'ait été livré ni montré. La victoire sur le péché et le mal se célèbrait en douceur...

     

    Tarasque

     

    Les fêtes de la Tarasques :

    Aujourd'hui encore, le dernier dimanche de juin, à Tarascon, dans les Bouches du Rhône, on célèbre la victoire de Sainte Marthe sur la Tarasque - évènement mythique daté du 1er siècle après J-C par une procession dans les rues de la cité. Au cours de ces festivités instaurées par le Roy René en 1474, le mobstre, bien loin de l'image terrifiante renvoyée par la légende, est tourné en ridicule : sa reconstitution en papier maché est promené dans toute la ville par une fillette qui la tient en laisse. Tarascon n'est pas la seule citée européenne à revendiquer le mythe de Saint Marthe et la Tarasque : la légende est également très présente en Espagne, et l'on retrouve des cérémonies similaires à Madrid, Barcelone, Grenade ou encore Valance.

     

     

     


     


  • Commentaires

    3
    marialis
    Lundi 9 Février 2015 à 04:25
    Une belle mise au point sur l'évolution du mythe du dragon....Et toujours l'église qui lisse,déforme et ridiculise ce qu'elle ne comprend pas! toujours raisonner en bien et en mal, détruire la poèsie sous prétexte de nous grandir, tuer notre âme d'enfant.... Bises
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    2
    Ely40
    Samedi 7 Février 2015 à 18:39
    Coucou ma Sil, Très intéressant ton article sur le dragons de Carnaval. L'évolution de ces processions au travers des siècles est étonnante. Merci pour le partage et gros bisous.
    1
    Ely40
    Samedi 7 Février 2015 à 18:36
    Coucou ma Sil, Très intéressant ton article sur le dragons de Carnaval. L'évolution de ces processions au travers des siècles est étonnante. Merci pour le partage et gros bisous.
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